Le mil nous sert d'aliment depuis l'antiquité. Sa tige est utilisée pour la clôture des concessions. Ses feuilles pour le fourrage du bétail. Produit en hivernage, il est gardé le long de l'année dans les greniers pour l'alimentation des hommes. En milieu sérère, on l'utilise pour prédire l'avenir. Sa graine est donc espoir. Elle a accompagné des civilisations. C'est cet espoir que nous voulons montrer à travers ce blog. Pour partager avec les agriculteurs, éleveurs et amoureux de la nature.
mardi 15 novembre 2011
Nourrir 7 milliards de personnes
La petite Danica May Carnacho, née le 30 octobre 2011 deux minutes avant minuit aux Philippines, a été désignée sept milliardième être humain de la planète.
Si cette désignation est purement symbolique, elle renforce la nécessité de trouver rapidement des solutions pour nourrir une population sans cesse croissante. Selon l’ONU, la planète comptera près de neuf milliards d’habitants en 2050. Il est plus que temps d’agir.
Un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde chaque jour. Un autre milliard d’êtres humains souffrent de la faim cachée, ou de carences en vitamines et minéraux essentiels. Cette situation nous rappelle que la famine sévit toujours dans la Corne de l’Afrique.
Par conséquent, d’où pourraient provenir les denrées alimentaires nécessaires pour nourrir cette population ? Si de nombreux défis restent à relever, l’Afrique peut devenir le grenier alimentaire du monde grâce à son énorme potentiel encore inexploité. Le moment est venu de repenser l’agriculture. L’augmentation de la demande alimentaire mondiale signifie de nouvelles opportunités pour le développement du secteur agricole. Toutefois, dans la mesure où la majorité de la production agricole actuelle provient des petits exploitants ACP, nous devons veiller à ce qu’ils reçoivent l’aide et les investissements suffisants pour leur permettre de tirer pleinement parti des possibilités existantes. Afin de sécuriser l’approvisionnement alimentaire, les petits exploitants agricoles devront accroître leurs niveaux de productivité. Il convient de leur faciliter l’accès aux informations et à l’expertise nécessaires sur les meilleures pratiques en matière de gestion des sols, production agricole, récupération des eaux pluviales, gestion des pertes post-récolte et accès aux marchés. A terme, les gouvernements devront travailler en étroite collaboration avec les principaux acteurs du développement agricole et rural pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies intelligentes de pérennisation du secteur agricole. Il importe par ailleurs de mettre en exergue le rôle des femmes dans l’agriculture, en améliorant notamment leur accès à la formation et aux ressources en information pour les aider à réaliser pleinement leur potentiel.
Sur les 7 milliards de personnes que compte la planète, 1,8 milliard sont des jeunes âgés de 10 à 24 ans, selon le FNUAP. Dans plusieurs pays ACP, le chômage des jeunes dépasse les 50 %. On voit ainsi clairement se profiler l’émergence d’une nouvelle génération d’agriculteurs, sachant qui plus est que la plupart des exploitants agricoles des pays ACP sont vieillissants. Il faudra néanmoins redoubler d’efforts pour sensibiliser les jeunes à l’agriculture et aux opportunités d’activités lucratives qu’elle représente.
Pour parvenir à nourrir neuf milliards d’individus d’ici 2050, nous devons reconnaître et saisir les opportunités offertes par l’agriculture aujourd’hui et être en mesure de prendre des décisions difficiles qui sont parfois impopulaires, mais nécessaires pour assurer la pérennisation du secteur agricole. cta
vendredi 11 novembre 2011
Moutons cherchent acheteurs
vendredi 11, voilà déjà 4 jours que la Tabaski ou fête du mouton est passée. Et pourtant, les villes sont toujours remplies de moutons. Vendeurs et troupeaux sont présents dans les différents espaces à la recherche de clients. Qu'est-ce qui se passe? lou khew?
Qui l'aurait cru? 2011 restera dans les mémoires. Des milliers de moutons en rade à travers Dakar et les autres villes du Sénégal. C'est la veille de la fête que j'ai eu echo de na nouvelle et je suis parti au forail pour vérifier. Quelle fut ma surprise en voyant des cars de transport chargeaient des moutons pour les retourner en campagne. Nous sommes retournés aujourd'hui pour rencontrer ces vendeurs, éleveurs afin de trouver la réponse à notre question.
Cap sur la patte d'oie aux alentours du Stade Léopold Sédar Senghor. Sur place, nous trouvons le vieux Cheikhou Niang en train de nettoyer son espace. Une cinquantaine de moutons autours de lui. Il nous dit qu'une situation pareille n'était pas arrivée depuis 16 ans. D'après lui, les gens ont acheté avant et il y a un réel engouement pour l'élevage ovin depuis peu dans le pays. Les dakarois élèvent de plus en p lus à domicile.
A présent que la fête est passée, il attend le retour des pèlerins de la Mecque. Ces derniers achètent souvent des moutons à leur arrivée. Mais pas question de brader. Autre remarque, les nouveaux acheteurs ne sont intéressés que par les petits moutons pour élevage. Aussi pour vendre, Vieux Niang vend le couple mère-enfant pour s'en sortir. Sur ces paroles, passe un jeune homme avec un petit mouton. Je l'interrogeai et il confirma, il venait de l'acheter à 30 000 F CFA afin de l'élever chez lui.
Plus loin, Pap Gueye nous accueillait. Pour lui, les gens se sont déplacés jusqu'en campagne pour acheter. Tache dévolue d'habitude aux commerçants. Sur place, ils achetaient à un prix supérieur que celui des commerçants. Résultat : les commerçants ne vendaient point. D'un autre côté, les espaces de vente étaient dispersés cette année. Ce qui donnait l'impression d'un manque de moutons alors qu'il y en avait à gogo. Enfin, les vendeurs ont exagéré avec des prix prohibitifs.
Sur la route, nous rencontrons deux hommes avec un mouton acheté fraichement à 35 000 F CFA pour l'élever. Selon eux les animaux élevés à domicile ont un meilleur embonpoint que ceux des commerçants ou éleveurs de la campagnes. D'où l'engouement pour l'élevage de moutons.
Juste après une femme nous disait que cette année était celle du réalisme. Vivre selon ses moyens et éviter les folies de grandeur en achetant des béliers chers. Aussi les grands moutons n'ont pas trouvé preneurs.
Alioune Sow, un nomade indiqua que c'est la presse qui a faussé le jeu. En effet, les radios avaient annoncé des risques de manque de moutons. Ce qui a poussé les gens à aller très tôt se ravitailler. Or, d'après lui, le Sénégal compte un gros cheptel. Il serait même auto-suffisant en la matière ( propos qui confirment ceux du ministre de l'élevage sur la taille de notre cheptel). Si l'on rajoute les arrivées des moutons maliens et mauritaniens, il y a forcèment surplus. Originaire de Darou Mousty dans le centre ouest, il nous renseigne sur les difficultés qu'ils rencontrent dans leur contrée. Le manque d'eau et de paturages avec des espaces de plus en plus destinés à l'agro-business et aux forêts classées. Pour ce faire, il milite pour une concertation des acteurs, et une communication des services vétérinaires qu'ils ne voient que rarement. A Dakar, c'est le coût du transport (500000 F CFA pour acheminer quelques 120 moutons), le foin (3500 F le sac), les aliments et l'eau qui sont pointés du doigt.
Enfin ils nous a remercié pour l'initiative et nous a invité à leur village afin de voir de visu comment ils se battent au quotidien pour mener des troupeaux qui peuvent aller jusqu'à 300 têtes.
Dakar n'est pas la seule dans cet état. Les autres villes vivent pareil situation. A Rufisque et Sandiara, après Mbour le constat était le même. Idem à Saint-Louis où les services de l'élevage ont noté plus de 3000 moutons en rade.
Espérons qu'ils trouveront acheteurs...
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