mardi 18 octobre 2011

Recherche agricole


Le développement agricole passe par un changement radical des paradigmes qui sous tendent la recherche dans le secteur. De l’avis du docteur Cherif Salif Sy, le modèle qui consiste à importer des graines pour les semer directement n’est pas pertinent pour accroître la production. L’économiste animait hier une conférence à l’initiative du FNRAA (fonds national de recherches agricoles et agroalimentaires) et du Système national de recherches agro-sylvo-pastorales (SNRASP).

Le thème de la Conférence était centré sur l’agriculture sénégalaise dans le cadre de la mondialisation et les conséquences sur la recherche agro-alimentaire. Au cours de sa présentation, l’économiste Cherif Salif Sy a également affirmé que les biocarburants étaient « une aubaine pour l’Afrique. »

L’économiste a invité les autorités africaines à « rompre » d’avec le modèle de recherche qui consiste à importer des graines produites de la recherche des pays développés. « Il faut changer de paradigme pour aller vers des solutions endogènes qui s’inspirent de notre histoire afin de booster notre production », dit-il, ajoutant qu’« il faut changer de paradigme. Ne plus considérer la situation comme si les éléments du développement tenaient dans les graines qui poussent dans les pays développés et qu’il faut juste prendre et implémenter. »

Des pays, a-t-il, expliqué, ont fait des innovations avec des résultats appréciés. Citant le cas du Paraguay, Cherif Salif Sy a montré que l’expérimentation du semi direct à partir de 1992 qui consiste à semer directement sur des sols non retournés, recouverts de paille en permanence et résidus de la récolte précédente, a donné des résultats « extraordinaires ». Avec cette technique, 65% des surfaces sont utilisés et les rendements connaissent des hausses jusqu’à 30%. « La banque mondiale, dans des rapports récents, soutenait qu’une grande réussite dans l’agriculture africaine suppose des taux de croissance dans le domaine qui dépassent 4%. Mais il y a deux cents ans et pendant une longue période avant l’arrivée du colonisateur, nous avions des taux de 7%, en utilisant des ressources, des savoirs traditionnels qui ne sont pas du tout farfelus et qui donnent des résultats au Paraguay, au Malawi, au Kenya et au Sénégal. Il faut regarder aussi du côté de la réflexion issue de ce savoir qui aide à augmenter la production. »

Selon le conférencier, les chercheurs sont interpellés par la mondialisation, notamment au Sénégal et en Afrique. Les turbulences dans le monde tel qu’il fonctionne réellement en déroutent plus d’un. Il y a des inquiétudes partout, il y a des aspects financiers et d’autres liés à l’agriculture elle-même. Il faut que la recherche apporte suffisamment de réponses pour nourrir plus et mieux les africains et les sénégalais, en particulier. Il faut développer la recherche au niveau local afin de prendre en charge correctement les problèmes de l’intérieur.


cette première partie d'un article du SUD QUOTIDIEN du 13 octobre 2011 est fort intéressante. Mais que se passe-t-il vraiment sur le terrain?

Je me suis rendu la semaine dernière dans les niayes pour visiter un champ dont avez hérité mon père. En discutant avec un voisin paysan qui semait du radis, il me parlait de fiantes de volaille pour enrichir le sol. Pourtant, il fait très chaud actuellement, ce qui risque de bruler les plantes. Dans le même temps, je constatais de la paille séche sur une partie de sa parcelle. Je lui recommandais le compost. Il me répondit qu'il connaissait la technique. Alors pourquoi cette paresse?

Combien de nos paysans utilisent ce procédé simple pour enrichir leur sol? Le transfert de technologie ne pourrait se faire sans des campagnes de com de nos services ruraux. Sans une présence effective de techniciens sur le terrain. Aujourd'hui, nous avons des ingénieurs et techniciens de bureau malheureusement.

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